Itinéraires
Hautes-Pyrénées: Vallée du Marcadau 17 au 19 janvier 2014
Vallée du Marcadau, Parc National des Pyrénées:
Avec des copains, on décide de partir un vendredi soir sur Cauterets dans les Hautes-Pyrénées pour un we rando en raquettes dans la vallée du Marcadau, massif du Vignemale. Ralliement sur Toulouse le jeudi soir chez un de mes potes, après avoir récupérer les 2 autres acolytes à la gare de Toulouse-Matabiau, en provenance de la Région parisienne.
Dîner animé, nuit sur place et départ le lendemain matin à 9h00 sous un beau soleil. La voiture, une clio version boîte de conserves est chargée à bloc, 4 individus, format rugbymen + 4 sacs dignes de la légion étrangère en Opex + cordes + raquettes + Pompes et j'en passe. J e me dis qu'un 4X4 aurait été plus approprié! Mais, elle nous mène quand même à bon port, vers le gîte du Cluquet, à Cauterets où nous arrivons vers 14h00 après une pause resto sur l'autoroute.
Le gîte du Cluquet existe depuis une 60taine d'années. Il est géré par une association de bénévoles, consacré à la issus de différentes régions, qui ne comptent pas leur temps, consacré à la gestion comptable, réservations, approvisionnement, construction et rénovation du site. Non mentionné par l'office du tourisme de Cauterets qui préfère valoriser les hôtels 3, 4 étoiles de la station, il est ultra-compétitif sur les prix - 13 à 18 € par nuitée, selon la saison - et doté de chambres, individuelles, doubles, bungalows, salle à manger avec cheminée, cuisine équipée, sanitaires et douches chaudes. Situé sur les hauteurs de Cauterets, en contrehaut de la gare routière, son accueil est des plus chaleureux, bien plus que certains refuges de montagnes qui se labellisent comme tels en affichant des tarifs toujours plus élevés, sans compter l'attitude de leurs gérants, à la limite du détestable... C'est un autre débat. Ce n'est pas le cas de cette structure de 56 places, base arrière de randonneurs amoureux de la montagne, en quête de nature, de simplicité et d'authenticité.
Arrivée au site en début d'après-midi, accueil, installation puis ballade dans la station. Peu de monde à cette époque, hors congés scolaires d'autant plus que le temps paraît mitigé, on verra bien... Repas le soir à la brasserie, point de rencontre de bien des promeneurs, vacanciers, randonneurs, pot ensuite dans un pub puis retour au doux logis pour une nuit récupératrice en prévision de la grosse étape du lendemain.
Samedi 18 janvier, 7h30: Réveil, douche, petit déjeuner frugal, préparation des sacs. Le temps semble instable, entre éclaircies et grisaille. Après chargement dans la voiture, nous gagnons le pont d'Espagne, point de départ de notre rando. Nous prévoyons la nuit de samedi à dimanche dans la partie hivernale du refuge Wallon à 1870 m. Nous sommes actuellement à 1450 m, la voiture restera au parking, 24h00, comme beaucoup d'autres.
Après avoir vérifié tout notre barda, + crampons et raquettes, nous rejoignons les pistes de skis de fond et raquettes pour débuter notre parcours. Plat et petite montée sur 2,3 kms, neige peu profonde mais stable. Au bout d'1h30, nous enfilons une couche supplémentaire car la température se rafraîchit et le vent se lève. 1H00 après, vers midi pause collation et cramponnage car la montée va être plus dense sur un sentier étroit et pas vraiment adapté pour les raquettes. En outre, la roche affleurant, les crampons sont plus adaptés. Ce n'est qu'après la 1ère montée qui nous amène sur un plateau vers 1600 m que nous chaussons les raquettes. La neige est plus profonde et avec le poids des sacs, c'est plus qu'indiqué. nous avons déjà croisé plusieurs randonneurs sur le parcours, discussions sympas et photos.
Au fur et à mesure de la progression, la neige s'épaissit et nous avançons plus lentement. Le temps est bouché, humide, froid, nous avons hâte d'arriver pour préparer un bon feu de cheminée et sécher les affaires. Vers 1750 m, petite pause salutaire pour recharger les batteries, barre de céréales pour tenir le coup et reprise. Le refuge est à 40 mn environ et çà sent bon le repos car les efforts sont décuplés en cette fin d'étape d'autant plus que le sentier grimpe et le poids de la charge se fait sentir. La couche de neige doit sûrement atteindre les 150 cm et l'arrivée au refuge est féerique malgré la grisaille, entre les sapins et l'ouate de la couche omniprésente, conférant au paysage un silence de cathédrale. Vers 15h30, nous sommes à la porte du refuge Wallon, à 1865 m précisément, contents d'être arrivés après une étape chargée et physique.
Le refuge est fermée à cette époque de l'année mais comme beaucoup, il dispose d'un accueil hivernal, gratuit mais la coutume veut qu'on laisse un pourboire dans une "tire-lire" avant de quitter les lieux pour l'entretien des locaux. C'est un refuge spacieux avec une petite salle à l'entrée et sa cheminée pour l'hiver, les randonneurs y passe le plus clair de leur temps hormis l'espace sommeil, une grande salle à manger, glaciale en cette période et dortoir à l'étage avec une 30taine de places, lits, couvertures, oreillers, le must au mois de janvier. Déposé le barda, on s'affaire pour trouver la réserve de bois, se chauffer et faire sécher les fringues, humides et froides. Derrière le refuge, dont une partie est littéralement enseveli sous la couche de neige, on trouve du bois mort et un tronc couché, qu'on s'empresse de débiter à...la scie égoïne! Après l'effort de la montée en raquettes avec des sacs blindés, çà vire au bûcheronnage et là, çà devient vite un challenge avec transport du bois dans la neige et tirage des bûches à la corde, un vrai travail de forçats mais la bûche dans la cheminée sera la récompense suprême.
Au refuge, nous avons fait la connaissance d'un randonneur solo, Fabien, arrivé peu de temps avant nous. On a partagé ces supers moments avec lui, autour du feu et, le soir, d'un bon repas chaud. La cheminée tire au maximum et on réussit grâce à des stratégies éprouvées à faire sécher toutes les affaires en prévision de l'étape-retour du lendemain. Après une soirée animée, nuit à l'étage dans mon super duvet que je teste pour la 1ère fois. Un gonflant surprenant allié à un confort suprême, c'est divin après l'éprouvante journée. Heureusement qu'on est pas sur une rando plus longue car à ce rythme, la résistance physique et mentale ne tiendrait pas...Mais la nuit sera réparatrice et le lendemain, hormis le froid et l'humidité, c'est un plaisir d'enfiler des vêtements secs, restés au chaud sous et dans le duvet...
Dimanche 19 janvier, 8h00:
Après un petit déjeuner copieux pour affronter la descente jusqu'au Pont d'Espagne - environ 5h à 6h - balayage du refuge et raquettes chaussées, quelques photos pour la postérité dans une neige omniprésente. Le cirque est d'un blanc laiteux à cause d'une météo "bouchée" alors que les prévisions semblaient au beau fixe, on fera avec. Normalement, on prévoyait d'aller plus haut mais c'est trop risqué car peu de visibilité. Dommage, on devine des paysages superbes à travers le voile de timides éclaircies.
Départ vers 10h00, bon, on n'est pas sur des horaires d'été avec de longues journées où il faut partir beaucoup plus tôt pour éviter la chaleur et gérer des délais différents. Il y a de la marge, le départ sur Toulouse est prévu ce soir vers 19/20h. L'étape n'en sera pas moins longue, surtout après l'intensité de la journée d'hier, sur un sentier cheminant entre les sapins satinés de blanc. Même si le soleil est masqué, le paysage est féerique et nous avançons dans un décor de carte postale, sous un silence d'ouate, nos pas faisant craquer cette neige, scintillante de cristaux.
Malgré la descente la fin de l'étape est éprouvante, l'humidité s'y ajoutant. Vers 14h30 nous arrivons enfin au restaurant situé an bordure des pistes de raquettes et ski de fond. Il y a du monde et nous en profitons pour poser les affaires et s'attabler autour d'un bon café, histoire de se réchauffer. On repart 1/2 heure après pour arriver au Pont d'Espagne vers 15h30 où nous avons laisser la voiture. Le parking coûte environ 5 € pour 24h, ce qui n'est pas excessif, sûrement plus cher en été, vu le monde qui fréquente le massif à cette époque.
Bilan: Superbe randonnée sur un WE, au départ de Cauterets, avec ce bijou de gîte, celui du "Cluquet", en base arrière, dont je laisserai le lien en fin de CR, et montée au refuge Wallon, assez désert hors période de congés mais nous, on préfère. Dommage que la météo ait boudé la magie des paysages, le massif n'est plus du tout le même sous le soleil, pour l'avoir sillonné à maintes reprises. Petit bémol pour la prochaine, je partirai avec un sac moins lourd, j'avais mon Karrimor 65-85 L et pour 2 jours, c'est vraiment pas ce qu'il faut, d'autant plus que j'en ai un de 32 l qui convenait beaucoup mieux...Faut dire qu'avec les copains, on avait embarqué du matos de grimpe - piolet, crampons (lesquels ont cependant servis sur le début des pistes où peu de neige et de la glace), cordes, mousquetons, baudrier - alors, c'est sûr, çà plombe la charge. Ce sera pour une autre occasion...
On regagne le gîte, douche chaude et réparatrice - c'est un luxe - chargement des sacs dans la voiture pour rallier notre resto favori à Cauterets, devenu notre QG, pour une bonne pizza arrosée d'une mousse bien fraîche avant le départ sur Toulouse. Petite précision, je ne doublerai pas la mousse pour reconduire cette équipée d'aventuriers à bon port, sans glissade !
Vive la randonnée !
C.R. Vallée du Lot-Célé
Voilà, comme prévu, un petit compte-rendu de ma rando en vallée du Lot et du Célé dans les Causses du Quercy. Ce mini-C.R illustre un parcours abrégé, faute de paramètres stables et météo capricieuse, donc une motivation décroissante. Pas grave, je repartira comme dit la chanson...
Dimanche 30 Juin : Arrivée à 15h00 sur Saint-Cirq-Lapopie – Sud du Parc naturel régional des Causses du Quercy - sous un chaud soleil. Ce bourg médiéval de 217 habitants, accroché à flanc de coteau, à 250 m au-dessus du niveau de la mer, domine de 100 m la belle vallée du Lot. Malgré la foule dominicale que je ne soupçonnais pas si tôt, je décide de partir à l’assaut de cet escarpement rocheux, en promontoire sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. Hormis le tourisme archi-dominant et « tuant » quelque peu l’originalité du site, belles façades à colombages du XIV°, puissante église fortifiée du XV° et ruines de quelques châteaux aux nids d’aigle surplombant la vallée. Evidemment, je suis loin d’être au milieu de nulle part et sacrifie quand même au rituel des photos…
Vers 18h00, ne pouvant malheureusement pas laisser ma voiture quelques jours, comme prévu initialement, sur l’un des nombreux parkings payants, je décide de rallier le camping de Cabrerets à 10 kms, le long du Célé, affluent du Lot. Après négociation avec le gardien hollandais, Will, très sympa et baba-cool, je vais pouvoir la garer sur le terrain et partir à l’aventure, ouf ! Rassuré, je plante la tente au bord de la rivière, en contre-haut. Prise de contact avec les rares campeurs alentours dans ce petit camping bucolique et bivouac sous la lune. Une chance, la source de la chèvre blanche, appellation locale, se trouve au pied d’une falaise à 200 m du terrain. Eau pure garantie, pas besoin de pastilles, me confirme Will. Effectivement, elle est délicieuse…
Sinon, Cabrerets est un joli petit village, ancré littéralement dans les falaises, en bordure du Célé et du GR 651. Un château anglais pur moyen-âge, XI° siècle, le « Château du Diable » a été bâti dans le calcaire de la falaise, impressionnant ! En ruines, il n’en demeure pas moins l’un des châteaux troglodytiques les plus typiques de la région…
En outre, les belles ballades alentours ne manquent pas.
Lundi 1er Juillet : Réveil à 7h00 après une nuit reposante. Petit déjeuner vitaminé, préparation du sac pour la rando-journée. Je laisse la tente car prévu de revenir ce soir au vu du programme concocté. La semaine est prévue plutôt ensoleillée.
Départ à 9h00 sur le GR 651 que j’emprunte sur les hauteurs du bourg à gauche de la petite église. Le sentier grimpe hardiment en terrain maquis, se fait pierrier pour déboucher 100 m plus haut sur le site préhistorique de la grotte de Pech-Merle. Poursuivant mon chemin, j’arrive rapidement au point le plus haut, soit 340 m. Traversée du plateau sous un soleil radieux pour redescendre ensuite sur la route départementale partagée avec le GR 36. Puis je bifurque à 1 km vers le Sud-ouest , empruntant un pont qui enjambe le Lot et 1ère halte à Bouziès vers 11h30, joli village à la Monet, au bord de l’eau.
Je décide de continuer sur le GR 36 vers Saint-Géry, plein ouest. Au bout de 2 kms environ, l’itinéraire étant d’une monotonie « ennuyeuse », je décide de faire demi-tour, non sans avoir croisé à nouveau 2 randonneuses, rencontrées une 1ère fois sur le plateau de Pech-Merle. Palabres pour apprendre qu’elles vont en direction de Cahors, à 40 kms, pour rallier ultérieurement le Gers. Quant à moi, je reprends la direction de Bouziès où je stoppe pour la pause mi-journée, sur la rive gauche du Lot. Vers 14h30, reprise sur le GR 46, en direction de Saint-Cirq-Lapopie, par le chemin de halage, qui paraît-il, vaut le détour. Quelques centaines de m plus loin, le chemin taille dans la roche, en contre-haut de la rivière. Chantier colossal à l’époque, 1847, creusé sur 1 km de long par 2 m en hauteur, il était emprunté par des attelages de chevaux de trait ou équipes d’hommes pour tirer les gabarres, bateaux typiques de la région. Aujourd’hui, chemin de randonnée, il est évidemment très parcouru.
Arrivé au pied du rocher de Saint-Cirq, je grimpe par un sentier pentu, en lacets, qui rappelle les Pyrénées, si, si, c’est pas une blague, lequel me ramène à ma petite ascension de la veille. Les groupes de centres de vacances, en ce 1er juillet, ont remplacé les touristes du dimanche, aussi, je ne m’attarde pas trop sur le site et descend à la halte nautique où une pause fraîcheur à la terrasse d’une buvette s’impose.
16h00 : La température est montée pour avoisiner les 30°. Sur la terrasse, je domine l’aire de plage du Lot qui me nargue, le maillot de bain au fond du sac me tente mais la foule m’en dissuade et puis le chemin du retour s’annonce interminable…
Reprise du baluchon pour un demi-tour car pas de possibilité de boucle, chemin de halage, Bouziès et montée harassante vers le plateau, sous une chaleur moite avec la pesante impression de traverser un désert. Enfin, la forêt pointe le bout du museau, itinéraire à l’ombre pour redescendre sur Cabrerets où « j’atterris » vers 19h30, exténué, non sans avoir sacrifié tout de même à la suprême récompense, une mousse bien fraîche, à la terrasse de la boulangerie !
Au final, la barre des 30 kms a été franchie avec un portage de 15 kgs, j’ai toujours cette tendance à vouloir jouer les mules. Et puis, de mauvaises mais rares surprises par le passé m’ont appris à ne rien laisser sur place, hormis la tente aujourd’hui. Cela dit, peu de monde en ce début de mois et le camping est plutôt sympa.
Ce soir, la douche est excellente, j’y reste au moins 15 mn, je sais, c’est pas écolo, mais la foule des juillettistes n’a pas encore pointé aussi loin son bout de museau… Ouf, çà détend, demain sera un autre jour mais je ne regrette rien car ce fut une belle ballade.
Mardi 2 Juillet : Lever vers 8h30. Mal dormi, tensions nerveuses, le corps endolori des efforts de la veille. Je ressasse mon programme pour conclure qu’aujourd’hui, je ne rejoindrai pas Marcilhac-sur-Célé à 20 kms, comme prévu. La journée s’annonce encore plus chaude, peu de zones d’ombre sur le GR et, la journée d’hier, malgré la casquette et les litres d’eau, m’a plombé. Si je repars dans des conditions plus « dures », je risque de le payer plus cher.
Alors, après le petit déj et décrassage matinal, je pars vers 10h30 pour une petite ballade sur les hauteurs par un autre sentier repéré depuis le camping. En fait de sentier, c’est un chemin goudronné qui s’élève vers un plateau aride, dominant la vallée du Célé et le village de Cabrerets. A 260 m, point d’altitude à 50 m sommet, je chemine dans ce relief propre au Causses du Quercy, sur une terre rocailleuse, épineuse, en direction des ruines d’un illustre château. Hélas, si la chaleur est au rendez-vous, les taons, guêpes et autres opportunistes sont de la fête et m’oblige à rebrousser chemin. Ma seule arme contre ces envahisseurs est ma serviette microfibre emportée que je fais tournoyer désespérément. Ils disparaîtront à l’approche du village. Pas de chance…
Pas question de repartir dans cette fournaise. Aussi, les centres d’activités nautiques ne manquant pas dans le coin, je pars vers 14h00 pour une rando-kayac de 10 kms sur le Célé. Je rejoins un club repéré au camping, ralliement avec les encadrants en amont de la rivière. Passés les conseils, consignes de sécurité, c’est parti pour 2h30 de ballade magique dans les gorges avec haltes sur des mini-criques pour une baignade revigorante; çà vaut toutes les oasis ! La seule omission est l’appareil photo laissé dans la voiture, je n’avais pas compté sur le bidon étanche, tant pis. Peu importe, il valait mieux être ici que sous le cagnard, en plein désert, à la merci d’une insolation…
La ballade fut sportive avec quelques remous mais a effacé les petites souffrances de la veille. Retour au camping vers 18h00. Normalement, je pars demain matin par le GR pour Marcilhac.
21h : Un ciel de plomb recouvre la vallée et de lourds nuages qui ne trompent pas nous tournent autour. Je discute avec le gardien qui me dit en riant, pas de problèmes, les falaises nous protègent et l’orage menaçant passe au-delà. Ne pariant aucun kopeck sur ces prédictions hasardeuses, je regagne mon sweet-home.
23h00 : Coups de semonce ! çà devient clair ou plutôt très sombre…les éclairs s’intensifient et quelques gouttes s’invitent à la fête. 20 mn après, retour au calme. Fausse alerte ? Généralement, il y a une 2ème mi-temps…et çà ne loupe pas! Reprise des hostilités, cette fois-ci, c’est plus violent, du coup, on est en plein défilé du 14 juillet. Si l’orage tonne une bonne demi-heure, une pluie battante inaugure ma nouvelle tente, c’était un test et va persister toute la nuit.
Mercredi 3 juillet : Le lendemain, après une nouvelle nuit épique, le manque de sommeil commence à se faire sentir. Je compose avec car je dors toujours très mal en rando, depuis des lustres. Seulement, si le soleil tapait la veille au risque d’une indisposition, ce matin, la pluie est toujours là. La tente, elle, est parfaitement imperméable, aucun doute là-dessus, je ne regrette pas l’investissement, en revanche, la nature, les sentiers sont totalement détrempés pour ne pas dire impraticables car beaucoup de pierriers. En fin de matinée, la pluie n’a pas cessé. Comme je n’ai nullement envie de faire du tourisme, je ne suis pas venu pour cela et qu’il n’est pas question de faire sécher la tente dans ces conditions, autant donner un coup d’épée dans l’eau, que je n’ai pas envie de maudire les éléments toute la journée, en attendant une hypothétique embellie, je prends la décision amère d’abréger ma rando et revenir au bercail.
Sur le chemin du retour, bilan des 3 jours, mitigé, ayant prévu 5,6 jours, à l’origine. Ce n’est pas tant les efforts de la 1ère journée de rando, je suis relativement entraîné… mais une conjonction de paramètres intégrant aussi cette instabilité climatique, imprévisible, et pourtant, j’ai randonné par tous les temps. Il y a aussi le manque de sommeil et par incidence, la perte de motivation. Si j’ai l’habitude de composer avec la météo, ces brusques changements ont contrarié mes plans. Sur un timing aussi court, çà joue forcément, du moins, en ce qui me concerne.
Probablement, reviendrais-je sur ces terres pour reprendre mon bâton de pèlerin et poursuivre mon idée…